top of page
LES OREILLES DE VALENCE

Les Valenciens sont de grands mélomanes, ils ont l’oreille fine. La musique occupe une place de choix dans leurs divertissements. Ils apprécient toutes les formes d’expression musicale, classique et moderne. Les salles de concert sont nombreuses auxquelles s’ajoutent les églises et les lieux où se tiennent des spectacles live ou retransmis en direct de scènes européennes. Durant notre séjour, nous avons pu, ainsi, profiter d’une saison musicale riche et éclectique. Et nos oreilles se sont accoutumées aux sons de Valence.

​

La Fundacio Bancaixa est un organisme commandité par la Banque Bankia, l’une des plus importantes de la région. Elle subventionne de jeunes artistes et les encourage dans leur carrière musicale, en plus d’agir comme bailleur de fonds pour plusieurs ONG dans leurs activités locales et internationales. Elle met à la dispositions de musiciens qui débutent leur carrière professionnelle une superbe salle de plus de trois cents places, à l’acoustique parfaite. Un public nombreux se presse les vendredis soir pour des concerts gratuits. La programmation 2017 comprend de la musique classique, du jazz, du flamenco, du blues et des extraits d’opéra. De quoi satisfaire les intérêts les plus divers. Par contre, il faut être indulgent envers ces musiciens car la plupart sont des novices ou des débutants.

La salle de la Fundacio Bancaixa

L’opéra semble occuper la place de choix dans cet éventail d’évènements musicaux. Deux maisons présentaient leur programme le même soir ! Au Palais des arts de la Reine Sofia, on présentait une production de La Traviata du Teatro dell’opera di Roma, dans une mise en scène de Sofia Coppola et des costumes du célèbre couturier Valentino. Placido Domingo en personne, considéré un trésor national, tenait le rôle de Giorgio Germont. Inutile de dire que cet opéra a fait salle comble tous les soirs.

​

Il faut souligner que ce Palais des arts comprend trois salles, dont la plus importante dédiée uniquement à l’opéra, est de 1 400 sièges. Conçue par l’architecte Calatrava, elle est toute en rondeur et la sonorité y est idéale. Les deux autres salles sont réservées aux concerts, récitals et musique de chambre et ne sont que de quatre cents places.

Le Palais des arts – La salle d’opéra

Le Palais des arts – Vue extérieure

Le Palais des arts – La salle de concert

Durant ces mêmes soirs où l’on présentait La Traviata au Palais des arts, on jouait Tosca de Puccini au Teatro Olympia. Une production plus modeste que la précédente, plus accessible, et dont le seul mérite a été la performance spectaculaire de la soprano Michelle Fox dans une Tosca dramatique et émouvante digne des grandes maisons d’opéra.

Plafond de Teatro Olympia (XIXs.)

Le long du Turia, cet immense parc qui ceinture Valence, se trouve le Palais de la musique, qui fête cette année ses trente ans. Il comprend trois grandes salles où se produisent l’orchestre symphonique de Valence, la Société philarmonique, l’Union musicale et une foule d’autres ensembles musicaux. C’est dans cette salle que nous avons eu le bonheur d’entendre Grigory Sokolov, sans aucun doute l’un des plus grands pianistes de notre temps. Son programme était limité à Mozart et à Beethoven. Mais c’est dans les sept rappels qu’il a donné la pleine mesure de son talent. Grand romantique, il a interprété Chopin et Brahms comme nul autre pareil. Son jeu, tout en nuances et en subtilités, a mis en évidence la couleur et la finesse d’une riche émotion expressive.

Parmi les nombreuses églises offrant des concerts, celle qui se distingue tant par la qualité des musiciens invités que par la diversité de son répertoire, est sans doute celle des Jésuites, située en face de la Lonja, la Bourse médiévale de la soie. Tous les dimanches midi, ont lieu des concerts gratuits qui attirent une foule de mélomanes dans un décor baroque superbe. Le récital d’orgue de ce dimanche a démontré les difficultés techniques de cet instrument et toute la richesse de son éventail sonore.

​

La zarzuela est une forme de divertissement lyrique typiquement espagnole. Elle ressemble à l’opéra dans sa construction et sa représentation mais sa forme musicale est plus légère et ressemble davantage à l’opérette. Très populaires de nos jours, les sujets de la zarzuela sont généralement tragiques ou dramatiques, parfois tirés d’histoires réelles ou basés sur le folklore espagnol. Nous avons assisté au spectacle en différé de Luisa Fernanda, l’une des zarzuelas les plus populaires du répertoire, avec Placido Domingo dans le rôle de Vidal Hernando l’amoureux déçu, dans une mise-en-scène spectaculaire et innovante.

​

​Les oreilles de Valence sont attentives aux sons de toutes les musiques, des plus populaires aux plus éclectiques, des plus délicates comme des plus accessibles. Elles les acceptent toutes avec ouverture et générosité, signe indéniable d’une culture moderne et inclusive qui pourrait servir de modèle à notre monde.

Récital d’orgue – Église des Jésuites

Visites

bottom of page